Chronique de Jean-Philippe Décarie
Le "A" de Bombardier
Jean-Philippe Décarie
Le Journal de Montréal
Ce sont pratiquement juste des bonnes nouvelles que Bombardier a livrées hier en dévoilant les résultats de son deuxième trimestre. Les améliorations qu’on observe sur à peu près tous les fronts sont de très bon augure pour l’avenir. Elles confirment surtout que le redécollage de la multinationale québécoise est complété et qu’elle est maintenant bel et bien en mode envol.
En cette période de retour à l’école, on peut même affirmer que la direction de Bombardier mérite un A avec le bulletin trimestriel qu’elle a présenté hier. Aucune fausse note n’est venue ternir la liste considérable des progrès que l’entreprise a réalisés depuis l’an dernier.
Des revenus de 4 milliards de dollars, en hausse de 15 %, un bénéfice d’exploitation en progression de 70 %, un carnet de commandes record de 47,9 milliards de dollars, une amélioration des marges de profit autant dans le secteur du transport que dans celui de l’aéronautique. Un bilan exemplaire, donc, qui n’a pas laissé insensible la communauté des investisseurs qui a fait bondir de 8 % la valeur de l’action de Bombardier au cours de la seule journée d’hier.
La direction de Bombardier, qui poursuit inlassablement depuis cinq ans son effort de redressement, profite enfin d’un contexte plus favorable. Les commandes d’avions régionaux et d’affaires ont repris de plus belle, et la modernisation de plusieurs flottes de wagons de métro et de train partout dans le monde a permis à Bombardier (BBD.B) de faire le plein de nouveaux contrats.
Ce meilleur contexte a solidifié sa base d’affaires, mais Bombardier a continué de se concentrer sur son principal objectif, qui est de hausser de façon notable sa profitabilité.
Dans le secteur aéronautique, la marge brute de profitabilité est passée de 3,6 % à 5,3 %, alors que dans le secteur du transport, elle a atteint 4,4 % plutôt que les 3,7 % enregistrés l’année dernière.
S’il reste encore beaucoup de chemin à faire pour retrouver des marges de 10 % et plus - comme on est en droit de s’attendre d’un groupe industriel de l’envergure de Bombardier -, les résultats d’hier et les prévisions faites par la direction permettent de croire que d’autres gains de productivité vont être faits dans les prochains mois et qu’ils contribueront à hausser encore la rentabilité du groupe.
Ainsi, dans le secteur aéronautique, Bombardier prévoit hausser la cadence de production des CRJ700 et CRJ900 dans ses installations de Mirabel. Plutôt que de produire un appareil tous les cinq jours, on en assemblera un tous les quatre jours. La direction de Bombardier ne prévoit pas pour autant augmenter substantiellement ses effectifs à Mirabel. Tout au plus, une centaine de travailleurs additionnels pourraient être requis.
L’entreprise a par ailleurs mis fin à son programme de réduction d’effectifs qui avait été annoncé l’automne dernier et qui a entraîné l’abolition de 390 emplois dans ses usines montréalaises. Au bout du compte, Bombardier espère donc assembler l’an prochain un avion tous les quatre jours avec les mêmes effectifs qui en produiront cette année un tous les cinq jours. Des gains de productivité qui devraient donc se traduire dans le bilan du fabricant d’avions et renforcer sa profitabilité.
Les bons résultats de Bombardier ne doivent pas occulter ceux qu’a dévoilés hier Alimentation Couche-Tard. Le groupe québécois obtient un A+, avec une hausse de plus de 50 % de son bénéfice net et des revenus en progression de 25 %.
Là aussi, les investisseurs ont manifesté leur appréciation hier en faisant progresser de 7 % la valeur de l’action du groupe de dépanneurs. Ça fait du bien de voir que le marché reconnaît qu’il existe autre chose dans la vie que du papier commercial adossé à des actifs.
Le "A" de Bombardier
source : http://argent.canoe.com/lca/infos/europe/archives/2007/08/20070830-062452.html
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