La police aurait eu recours à des agents infiltrés, disent des manifestants
MONTEBELLO (PC) - Des protestataires accusent la police d'avoir eu recours à des agents infiltrés pour provoquer des affrontements violents au Sommet des leaders nord-américains à Montebello.
Ce n'est pas la première fois que de telles accusations sont portées après des manifestations semblables, mais cette fois, les présumés "agents provocateurs" ont été captés sur vidéo. La bande-vidéo, diffusée sur YouTube, montre trois jeunes gens, le visage masqué d'un foulard, se mêlant aux manifestants, lundi, devant un alignement de policiers antiémeute. Au moins un des hommes masqués tient une pierre à la main.
On voit un organisateur de la manifestation, Dave Coles, intervenir auprès du trio et leur indiquer clairement qu'ils ne sont pas les bienvenus dans son groupe de manifestants. Il leur demande de partir et de trouver un autre endroit pour manifester.
M. Coles, un leader syndical, leur demande aussi de laisser tomber leurs projectiles. D'autres protestataires commencent à mettre leur grain de sel et à dire que les trois hommes sont en réalité des agents de police. Plusieurs tentent de leur enlever leurs foulards.
Au lieu de partir, les trois hommes commencent plutôt à se rapprocher du cordon policier, où ils semblent s'engager dans une discussion. Ils finissent par se frayer un chemin derrière un agent de police, ce sur quoi d'autres policiers les plaquent au sol et les menottent.
Mardi soir, des photographies prises par un autre manifestant ont fait surface, montrant les trois pseudos-manifestants après qu'ils aient été projetés au sol. Or, ces clichés montrent que les semelles de leurs bottes, parés de triangles jaunes, sont identiques à celles d'un policier ayant mis un genou à terre, à leurs côtés.
Mais aucun des trois hommes ne semble avait été arrêté ou accusé de quoi que ce soit.
La police a confirmé que seulement quatre manifestants ont été arrêtés au cours du sommet, deux hommes et deux femmes.
Trois d'entre eux ont été remis en liberté en vertu d'une promesse de comparaître. La quatrième personne, une femme de 26 ans originaire d'Ottawa, a comparu mardi au palais de justice de Gatineau. Elle est toujours détenue puisqu'elle a contrevenu aux termes d'une libération conditionnelle.
Elle fait aussi face à des accusations d'entrave au travail des policiers, d'avoir résisté à son arrestation et de s'être trouvée en possession de stupéfiants.
Deux autres manifestants, une femme de 24 ans et un homme de 49 ans, sont accusés d'entrave au travail des policiers et d'avoir résisté à leur arrestation. Le dernier manifestant, un homme de 24 ans, est accusé d'avoir troublé la paix.
Jaggi Singh, un habitué des manifestations, qui fait circuler la vidéo, a déclaré que les quatre personnes arrêtées sont connues des organisateurs de la manifestation et sont d'authentiques manifestants.
"Mais on voit très clairement dans cette vidéo trois (autres) hommes se faire arrêter (...) Quelles explications fournit la police au sujet de ces trois individus interpellés, arrêtés? Où sont-ils allés?" Il s'est dit persuadé qu'il s'agissait d'agents de la police et qu'ils ont été pris "la main dans le sac".
M. Singh, qui est membre du groupe "Personne n'est illégal", croit que ces agents avaient pour but de provoquer un affrontement et fournir à la police une excuse pour employer le gaz lacrymogène ou les balles de caoutchouc.
De leur côté, les forces de police unifiées ont dressé un bilan positif des mesures de sécurité déployées durant le Sommet.
Dans un communiqué diffusé mardi, les troupes de la Gendarmerie royale du Canada, de la Sûreté du Québec et de la Police provinciale de l'Ontario qui avaient été déployées au Sommet pour assurer la sécurité et le maintien de l'ordre se félicitent de leur étroite collaboration.
La police aurait eu recours à des agents infiltrés, disent des manifestants
source : http://www.corusnouvelles.com/nouvelle-police_aurait_eu_recours-395482-2.html
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