Prix Nobel de la paix à Al Gore et au Giec pour leur combat écologique
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Le Nobel de la paix a été attribué cette année à l'Américain Al Gore et au panel de l'ONU sur le climat, le Giec, pour leur lutte contre le changement climatique. Un message fort lancé à la communauté internationale, alors qu'une réunion du Giec doit se tenir en décembre à Bali pour interpeler les gouvernements sur la question écologique.
Le prix Nobel de la paix a été attribué conjointement ce vendredi à l'ancien vice-président américain Al Gore et au panel de l'ONU sur le climat (Giec) pour leurs efforts visant à accroître les connaissances sur le changement climatique. Le prix leur est conjointement décerné "pour leurs efforts de collecte et de diffusion des connaissances sur les changements climatiques provoqués par l'homme et pour avoir posé les fondements pour les mesures nécessaires à la lutte contre ces changements", a déclaré à Oslo le président du comité Nobel norvégien, Ole Danbolt Mjoes.
Après la nobélisation en 2006 du créateur du microcrédit, Muhammad Yunus, pour son combat contre la pauvreté, le comité norvégien élargit une nouvelle fois le champ couvert par le prix de la paix au-delà de la seule prévention et résolution des conflits, ou des efforts de désarmement. Il lance ainsi un message fort à la communauté internationale en récompensant l'engagement écologique et la lutte contre le réchauffement climatique, alors qu'une prise de conscience mondiale des problèmes environnementaux semble se faire jour.
Le comité Nobel norvégien souhaite contribuer à focaliser davantage l'attention sur les processus et les décisions qui semblent nécessaires pour protéger à l'avenir le climat de la planète, et ainsi pour réduire la menace pesant sur l'humanité", a expliqué le président du comité. "L'action est nécessaire maintenant, avant que le changement climatique n'échappe au contrôle de l'homme", a-t-il ajouté.
Le comité Nobel estime que "d'importants changements climatiques pourraient altérer et menacer les conditions de vie d'une grande partie de l'humanité. Ils pourraient déclencher des migrations massives et déboucher sur une concurrence accrue sur les ressources". Selon Ole Danbolt Mjoes, "il pourrait y avoir un risque accru de conflits violents et de guerres entre et au sein des Etats".
L'ancien vice-président des Etats-Unis Al Gore s'est dit vendredi "profondément honoré" de s'être vu attribuer le prix Nobel de la paix, au côté du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec). "Je suis profondément honoré de recevoir le prix Nobel de la paix. Cette récompense est encore plus significative du fait que j'ai l'honneur de la partager avec le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat -le plus éminent groupe scientifique consacré à améliorer notre compréhension de la crise du climat-, un groupe dont les membres ont travaillé sans relâche et avec dévouement depuis de nombreuses années", a déclaré Al Gore dans un communiqué. "Nous faisons face à une véritable urgence planétaire. La crise du climat n'est pas un sujet politique, c'est un défi moral et spirituel pour l'ensemble de l'humanité", a-t-il dit.
Al Gore, candidat malheureux à la présidentielle américaine, a popularisé la menace écologique avec son documentaire "Une vérité qui dérange", sorti en France le 11 octobre 2006. En février dernier, le film avait reçu deux Oscars, l'un de la meilleure chanson originale et l'autre du meilleur film documentaire.
De son côté, réalisant un véritable travail de fourmi, le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec) expertise et compile les recherches effectuées par des milliers de scientifiques à travers le monde. Ses rapports, résultats de délicates tractations entre délégations des différents Etats, fournissent un solide socle de connaissances aux décideurs politiques.
Parmi ses principales conclusions, le Giec prédit une hausse de 1,8 à 4°C de la température moyenne planétaire d'ici 2100, un réchauffement dont l'origine "très probable" est liée à l'activité humaine. Limiter cette hausse à 2°C aurait un coût "relativement modéré", selon les chercheurs, soit une baisse de 0,12% du taux de croissance du PIB à partir de 2030.
La distinction d'Al Gore et du Giec parmi les 181 candidats en lice cette année intervient communauté à quelques semaines de la conférence de Bali, qui se tiendra du 3 au 14 décembre. Celle-ci doit tracer la feuille de route pour de nouveaux engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre au-delà de 2012, après l'expiration de la première phase du protocole de Kyoto. En France, le Grenelle de l'Environnement doit se tenir les 24 et 25 octobre prochains.
Le Nobel - un diplôme, une médaille d'or et un chèque de 10 millions de couronnes suédoises (1,08 million d'euros) - leur sera remis à Oslo le 10 décembre, date-anniversaire de la mort de son fondateur, le savant et philanthrope suédois Alfred Nobel, inventeur de la dynamite.
D'ores et déjà, le président du GIEC Rajendra Pachauri s'est déclaré "comblé" par le Nobel de la paix. "J'espère que cela placera la question sur le devant de la scène et que cela provoquera une plus grande prise de conscience et un sentiment d'urgence", a-t-il souhaité. De son côté, le climatologue français Jean Jouzel, membre du bureau exécutif du panel de scientifiques sur le climat, a estimé qu'avec cette récompense "plus personne ne pourra ignorer le véritable problème du changement climatique". "Ce prix va donner une visibilité très forte au problème du changement climatique et une véritable force aux prochaines négociations de Bali", a-t-il ajouté.
Parmi les premières félicitations, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a salué ce vendredi "la contribution à la lutte contre le changement climatique" des deux lauréats du Prix Nobel de la paix, dont le travail a inspiré "responsables politiques et citoyens". "L'Union européenne reste engagée à atteindre ses ambitieux objectifs dans ce domaine. J'appelle nos partenaires à voir ce prix Nobel comme un encouragement pour aborder ce défi de manière encore plus rapide et décisive", a conclu le président de la Commission européenne.
source : les affaires web
http://www.latribune.fr/info/Prix-Nobel-de-la-paix-a-Al-Gore-et-au-Giec-pour-leur-combat-ecologique-~-ID078D9850C7C7BD28C12573720032934E
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